Chapitre 3 - Page 3
\/Fork fait une arrivée mouvementée dans ce bâtiment. Déboulant à une vitesse vertigineuse, ses données encore instables, son code se rassemble à la hâte alors qu’il se rematerialise juste devant un mur. L’impact est foudroyant. Projeté en arrière, il percute une autre paroi, rebondit, heurte le sol avec une violence implacable. Chaque collision lui arrache un fragment de vitesse. Enfin, le sol vient le frapper de plein fouet une dernière fois. L’impact final le laisse étendu, son code vibrant sous l’effet des chocs accumulés. La pièce silencieuse résonne encore de ses derniers rebonds.
Il reste là, immobile, son processus tentant de reconstruire un semblant d’intégrité. Après quelques longues nanosecondes à se remettre de toutes ces émotions, il ne peut faire qu’un constat amère malgré lui : l’entrée est scellée, la sortie est impossible.
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La pièce est figée dans une étrangeté silencieuse. \/Fork se redresse lentement, tentant de rassembler ses éléments dispersés. Chaque mouvement est une épreuve, son code réorganisé mais bancal, tremblant sous l’impact des dernières secousses. Autour de lui, les murs sont d’une blancheur clinique, uniformes, dénués de toute personnalité. Rien ici ne semble inviter à l’exploration, et pourtant il n’a d’autre choix que d’avancer. Il fait quelques pas hésitants. Les murs, froids et immuables, semblent l’observer, presque inertes. À chaque mouvement, une étrange sensation de déjà-vu envahit \/, comme si l’espace se repliait sur lui-même, répétant sans fin un modèle rigide. Chaque virage, chaque ouverture semble mener à la même chose : un couloir blanc, sans fenêtre ni porte, une répétition du précédent. Le tout est parfaitement fonctionnel, mais ecrasant, comme un espace de stockage oublié, une pile d’attente sans fin.